Couple: si vous achetez un bien immobilier, ne faites pas cette erreur.

Audrey et Jonathan ont 24 ans.
Et pour la première fois de leur vie, ils franchissent la porte d’un office notarial.

Avec un sentiment mêlé d’impatience et d’appréhension, ils sont finalement invités à se retrouver autour d’une longue table avec leurs vendeurs et la dame de l’agence qui les a mis en relation.

Avenant, derrière son ordinateur, le notaire déroule leur titre de propriété, leur en explique la teneur.
Il parle de pacs, de testament, de taxe foncière, d’indivision… autant de termes inédits et d’actions importantes à mener, qui semblent leur rappeler que, d’un coup, ils font un véritable pas dans le monde des adultes.

Puis, enfin, il les invite à signer en faisant circuler une tablette reliée à l’ordinateur.
Ça y est ! Les voici propriétaires !

Enfin, endettés sur 25 ans en plaisante Joëlle, la mère de Jonathan, qui les avait accompagnés dans cette belle étape de vie.
Il faut dire, elle était directement concernée: elle venait de faire une donation de 30 000€ à son fils quelques instants auparavant.

C’était l’argent de sa propre mère, reçu dans sa succession.
Elle aimait l’idée que depuis l’au-delà, sa grand-mère continue d’aider Jonathan, elle qui avait été si présente durant toutes ces années.

Sur le parking de l’office notarial, tout ce petit monde discute en souriant, sous un soleil d’un septembre prometteur. Un trousseau de clés à la main, Audrey et Jonathan ont la vie devant eux,
Ainsi qu’une bonne demi-douzaine de samedis chez Ikea et Leroy Merlin.

Mais au matin du 16 décembre, Jonathan n’est pas rentré auprès d’Audrey.

Resté boire quelques verres avec ses collègues de boulot, puis sorti en boîte, il avait décidé de reprendre la départementale pour regagner son domicile.

La suite se lira malheureusement dans le journal.

Lorsque Joëlle franchit à nouveau les portes de l’office notarial, un jeudi de février, elle est maintenant entourée de son mari, de Cyril et Léa, ses deux autres enfants, et bien sûr d’Audrey.

Il y a des dossiers qui sont particulièrement durs à ouvrir.

Parce qu’au travers d’un nom sur une pochette de couleur griffée d’une inscription « SUCCESSION », il y a une existence entière chargée d’histoires.
C’est « l’ordre des choses », comme on dit. Et c’est notre rôle de notaire d’accompagner les proches dans cette étape difficile mais malheureusement inéluctable.

Mais cette fois-ci, il n’y avait pas de décennies chargées d’histoires, de montagne de livrets de famille tendus par des tempes grisonnantes.
Et encore moins d’ordre des choses.

Au fil du rendez-vous, Audrey se rend compte la portée des explications de l’an passé : ils s’étaient bien pacsés, ça oui… mais Jonathan n’avait jamais pris la peine de rédiger son testament.

Et on peut le comprendre : qui a envie de passer 2h de son week-end à préparer un tel papelard macabre, alors qu’on a toute la vie devant soi ?

Ce sont donc les règles légales qui vont s’appliquer, et le Code Civil est clair: les héritiers de Jonathan sont sa mère, son père, son grand frère et sa petite sœur.
Bien que propriétaires ensemble, bien que partenaires de PACS… Audrey n’est pas héritière de Jonathan.

Il sera donc finalement acté qu’Audrey se retrouve en indivision avec la famille de celui qu’il aimait.

Les mois défilent,
Le temps tente en vain de faire son œuvre.

Joëlle la prévient cependant que Cyril, le grand frère de Jonathan, a toujours des projets d’achat avec sa copine. Projets qu’il a dû repousser suite au drame, et ses conséquences.
Mais sa compagne se retrouve enceinte, et les semaines sont désormais comptées car leur logement est trop petit pour accueillir leur future fille.

Joëlle comprend bien entendu, mais tente de lui dire avec douceur qu’elle souhaite surtout récupérer l’argent de la grand-mère de Jonathan pour le redonner à Cyril.

Audrey se retrouve bloquée. Une partie d’elle veut vendre cet appartement pour enfin peut-être réussir à aller de l’avant, mais d’un autre côté, elle n’a pas vraiment les moyens d’assumer un autre logement toute seule même en location.

Au bout de plusieurs semaines, Cyril finit par lui envoyer un courrier recommandé lui demandant de racheter sa part ou à défaut de vendre le bien.

Malgré les bonnes volontés, les relations se tendent irrémédiablement. Et pour tout le monde, la douleur est ravivée. Et chacun a la sensation que le sort semble s’acharner une seconde fois.

Pourtant,
Il n’y a pas de méchant dans cette histoire.

La demande de Cyril est légitime.
Elle est prévue par plusieurs articles du Code Civil.
Il est l’héritier légal de Jonathan.
Il a le droit de demander le partage pour ne pas demeurer prisonnier de l’indivision.

Joëlle est elle aussi en droit de récupérer le montant donné par ses soins à son défunt fils. Elle aurait d’ailleurs pu le faire bien plus tôt si elle l’avait voulu.

Audrey aimerait racheter leur part ou même vendre, mais elle n’a juste nulle part où aller si ce n’est retourner chez sa mère.

Chacun de ces protagonistes tente d’agir avec humanité.

Mais, des fois, il n’y a juste pas de happy end possible.

Si seulement un stylo bic et une feuille blanche avaient réussi à se rencontrer un dimanche après-midi dans l’agenda de Jonathan…

Face au fatidique, au destin, au coup du sort,
Il n’y a pas d’âge, il n’y a pas de règle, pas d’ordre des choses.

Pour encore mieux profiter de chaque instant,
Ce que nous pouvons seulement faire, c’est de nous armer au mieux face à tout ce qui peut survenir,

Et c’est ce rôle que nous avons décidé d’avoir à vos côtés, nous notaires.

Peu importe votre âge, peu importe votre situation,
Poussez la porte de nos études, prenez RDV, venez à notre rencontre.

Nous sommes là pour ça.

Rédigé par Me Jean-Baptiste BULLET, notaire à CHEVILLY-LARUE, Octobre 2024, tous droits réservés.

Maître Jean-Baptiste BULLET
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